Digresssion sur l'eau
Le robinet est une belle invention, mais qui ne profite pas encore à tout le monde. Au Laos, nombreux sont les villages où personne n’a d’eau courante chez soi. Le bain, c’est dans la rivière, tout comme la lessive et les motos à nettoyer ; quand il y a une rivière, bien entendu.
Quand ce n’est pas le cas, il y a un point
d’eau dans le village, un robinet ou deux, ou une pompe. En fin de journée, cet
endroit devient vivant. Les gens viennent s’y laver, tous entourés de leur
sarong (sorte de paréo), savons et shampoing à la main.
Pour d’autres, il faut ramener l’eau à la
maison. Deux seaux suspendus à un bâton en travers de l‘épaule, et on fait des
allers-retours entre le point d’eau et la maison. Ce sont souvent les femmes ou
les enfants qui font cette corvée, et je pense que le mot corvée n’est pas
exagéré.
Près de Savannaketh, dans le sud du pays, dans le petit village de Phonsim vivent environs 200 familles, soit environ 1500 personnes. Eux ont la chance d’avoir l’eau acheminée jusqu'à chez eux, mais pour tous ces gens, il n’y a qu’un seul réservoir d’eau, que l’on peut voir sur la photo. Si on divise sa capacité par 1500, ça ne fait pas beaucoup de litres par personne.
Le Laos n’est pas le pays le plus pauvre
en eau claire, loin s’en faut. Un accès équitable à l’eau est une chose pour
laquelle beaucoup de gens se battent. Espérons qu’un jour le fait d’avoir 3 ou
4 robinets dans sa maison ne soit plus un signe de richesse.